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La vaccination sauve de nombreuses vies
Au cours des dernières décennies, les taux de vaccination pédiatrique ont chuté sous le seuil recommandé dans de nombreux pays membres de l’UE. L’immunité collective est mise en péril et par conséquent, des maladies jadis contrôlées refont surface. En 2011, plus de 30 000 cas de rougeole ont été déclarés dans l’ouest de l’Europe, soit une des plus grandes épidémies dans le monde. Ces chiffres sont d’autant plus alarmants en sachant que dans nos pays 1 à 3 patients sur 1000 meurent de cette infection.
Qu’en est-il chez nous, en Belgique ?
Récemment, une étude menée en Flandres a constaté que dans l’ensemble, les familles néerlandophones ont un avis négatif envers la vaccination. Une jeune maman sur cinq considère que son enfant ne doit pas se faire vacciner contre « des maladies qui n’existent plus ». Egalement dans cette étude, 39% des parents doutent vis-à-vis de l’efficacité des vaccins et 32% estiment que les vaccins récents sont plus dangereux que ceux de plus longue date.
Pourquoi certains parents hésitent-ils à vacciner leurs enfants ?
Le taux de couverture vaccinale reste très bon en Belgique, allant de 87,2% (rotavirus) à 95,6% (rougeole-rubéole-oreillons) en Wallonie-Bruxelles (2014). Toutefois, au moment de vacciner leurs enfants, certains parents s’interrogent sur plusieurs aspects de cette intervention. Certains se demandent si nous ne faisons pas trop de vaccins par rapport à avant, si cela ne surcharge pas le système immunitaire de l’enfant, si l’enfant n’est pas trop jeune pour être vacciné. L’utilité et l’efficacité des vaccins sont remises en question. D’autres s’inquiètent à leur tour des composants des vaccins, des effets secondaires ou encore de leur sûreté.
Quelles réponses pouvons-nous apporter ?
Malgré les nombreuses études réalisées sur le sujet, il n’est pas toujours facile, dans le flux d’informations qui nous entoure, de trouver une réponse adéquate et fiable. A titre d’exemple, l’aluminium est contenu dans certains vaccins à concentration très faible, son rôle est de stimuler la réponse immunitaire et rendre ainsi les vaccins plus efficaces. Sa présence dans les vaccins a souvent été critiquée par les détracteurs de la vaccination mais aucune preuve scientifique n’a jamais démontré une éventuelle toxicité. Des experts ont par ailleurs fourni des éléments de réponse aidant à relativiser : « Pendant les 6 premiers mois de sa vie, un enfant recevra 4 milligrammes d’aluminium en recevant tous les vaccins recommandés et pendant ce même temps, il aura reçu 10 milligrammes s’il est nourri au sein, 40 s’il est nourri au lait artificiel et 120 si c’est un lait à base de soja. »
Nous ne sommes pas en mesure, dans cet article, de parcourir tous les doutes soulevés par les parents. Cependant, nous voudrions souligner que la qualité des vaccins est contrôlée en permanence, que ceux-ci protègent votre enfant contre plusieurs maladies potentiellement graves voire mortelles et que son système immunitaire est parfaitement préparé pour recevoir le schéma vaccinal proposé en Belgique. Si vous avez des questions concernant la vaccination, nous ne pouvons que vous encourager à en discuter avec votre médecin ou pédiatre traitant.
Article rédigé par le Professeur Pierre Smeesters, chef du département de pédiatrie de l’HUDERF et Isabel Castroviejo.